INSTITUT NOTRE DAME DE LUMIERES ET DE L'AMOUR DIVIN- INDLAD-

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Vème dichanche après Pâques

V ème Dimanche après Pâques:

Textes du jour ici:

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Sermon:

Prier au nom du Christ.

 

Dans les derniers entretiens de Jésus avec ses apôtres, dans le discours après la Cène que l’Eglise nous fait relire aux évangiles du temps de Pâques, le Maître, à plusieurs reprises, revient sur la prière et la façon dont nous devons prier. « Demandez, demandez au Père en mon nom ; jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé. Tout ce que vous demandez en mon nom, le Père vous l’accordera. » Essayons de comprendre ce que signifie cette prière au nom de Jésus, cette prière victorieuse et efficace, qui obtient tout ce qu’elle demande.

 

Prier au nom de Jésus ne veut pas dire seulement présenter nos demandes en les faisant passer par lui et en nous appuyant sur son influence auprès du Père. Gardons-nous d’ailleurs des vues trop humaines dans notre manière de considérer nos rapports avec Dieu. Faire passer notre prière par le Christ n’est pas cette démarche par laquelle on met dans son jeu le fonctionnaire bien placé ou le député influent pour obtenir la situation ou l’affaire avantageuse qu’on désire. Dieu n’a pas besoin qu’on le renseigne sur nous, en lui communiquant nos dossiers. Dieu n’est pas influençable ; et sur lui aucune pression ne peut jouer. Dieu n’a pas besoin qu’on l’encourage à nous aimer, lui qui est l’Amour infini. Sans doute, le Christ est notre Intercesseur, notre Médiateur, mais il ne faut pas le considérer comme celui qui présenterait pour nous une recommandation, qui apostillerait notre demande d’un « avis favorable ».

 

Prier au nom de Jésus signifie bien plus profondément prier avec lui, prier comme lui, prier en lui, prier d’une manière qui soit vraiment sa prière. Nous trouverons ici une des vérités majeures du christianisme : que nous sommes unis intimement au Christ, qu’il est notre tête et que nous sommes ses membres, comme dit saint Paul ; ou, comme le dit Jésus lui-même, qu’il est  le tronc de la vigne et que nous sommes les branches, dans lesquelles monte une même sève. Et si ces comparaisons, qui sont imparfaites et d’ordre matériel, ne doivent pas êtres prises au pied de la lettre, ce n’est pas  qu’elles disent trop, mais au contraire qu’elles ne disent pas assez et qu’il y a entre le Christ et nous, au point de vue spirituel, une union encore bien plus étroite que celle qui existe entre la tête et les membres du corps, entre le tronc et les branches de la vigne. Il est vraiment en nous, nous sommes vraiment en lui, parce que la même vie, la grâce, la vie divine qu’il nous donne, circule en lui et en nous. Dès lors, dans notre existence de chrétiens et par toutes nos actions, nous devons continuer l’existence que Jésus menait autrefois sur la terre. Le Chrétien qui travaille, que ce soit à l’usine, à l’atelier, au bureau, au magasin, aux champs, prolonge le travail de Jésus : le Christ veut par lui continuer à travailler ici bas. Le chrétien qui souffre, qu’il s’agisse de souffrances physiques ou de peines intimes, prolonge la souffrance de Jésus : il est le Christ continuant à souffrir. Et de même le chrétien qui prie continue la prière du Christ sur la terre : il est le Christ continuant à adorer le Père, à remercier, à demander ; le Christ empreunte les lèvres, l’intelligence, le cœur du chrétien pour prolonger sa prière terrestre.

 

Dès lors nous pouvons comprendre le sens de cette parole de Jésus, qui d’abord nous semblait peut-être excessive : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, le Père vous l’accordera. » Comment cette prière ne serait-elle pas exaucée, puisqu’elle est la prière même de Jésus, de ce Fils bien-aimé qui disait lui-même : « Père, je sais que vous m’écoutez toujours » ? Mais il est clair que la prière doit être faite « au nom de Jésus » pour être infailliblement exaucée ; il faut qu’elle soit une prière que Jésus puisse avouer, reconnaître, prendre à son compte, qu’elle soit vraiment la continuation de la prière qui s’élevait de son cœur pendant sa vie parmi les hommes.

 

 Or l’Evangile nous fait pénétrer dans ce cœur et nous renseigne sur les prières du Christ, sur ce qu’il demandait et aussi sur ce qu’il ne demandait pas. Il repousse les suggestions du tentateur au désert et refuse de demander que les pierres se changent en pains, que les anges le soutiennent pendant qu’il se précipiterait du haut du temple en faisant « l’homme volant » devant le public ébahi : sa prière a dédaigné les enfantillages. Il refuse de demander que le tonnerre vienne foudroyer les habitants de ce  village qui n’avaient pas voulu le recevoir ; sa prière a daidaigné les miracles facilitants. Comme il a repoussé les prodiges éblouissants, les réclames lumineuses, les panneaux publicitaires, il a repoussé également les procédés qui semblaient lui permettre de nous sauver à moindres frais, sans avoir à se sacrifier lui-même. Et si, à l’heure de la Passion, il a exprimé dramatiquement son horreur humaine devant la souffrance, il n’a pas demmandé que ce calice de souffrance, ce breuvage répugnant, fût changé en une boisson savoureuse ; il a demandé seulement la force de l’accepter ; « Mon Père, si vous voulez, pas ce calice ! et cependant, non point ce que je veux, mais votre volonté… » Il a demandé de faire des miracles, mais pour exciter et affermir la foi des disciples. Il a demandé d’être glorifié, non par gloriole vaine, mais afin de devenir au ciel source de vie pour les hommes après avoir eu le courage de mourir pour les sauver.  

 

Telle est la prière du Christ que nous devons continuer ; telle est la prière que nous avons à formuler, si nous voulons prier au nom de Jésus-Christ. Dédaignons, nous aussi, les puérilités ; ne demandons pas les jouets de bonheur humain. Et sans doute, dans cette conversation avec le Père qu’est la prière, nous pouvons et même nous devons exprimer spontanément, filialement, tout ce qui nous passe dans la tête et dans le cœur, dire à Dieu nos désirs, nos joies, nos impatiences, nos répulsions. Mais toutes les grâces, y compris les plus désirables pour nous et pour ceux que nous aimons : cette guérison, cette amélioration de notre vie matérielle, cette place ou cette situation sociale que nous voulons obtenir, nous ne devons les implorer que d’une manière conditionnelle et sans âpreté, puisque nous ne pouvons voir clairement si elles seront pour nous des moyens ou des obstacles dans notre effort pour aimer Dieu davantage. Un chrétien ne peut demander d’une manière absolue et d’une prière sans condition que Dieu lui-même et ce qui le rapproche de Dieu. Car, ainsi que le dit saint Augustin, prier au nom du Christ qui est Sauveur, c’est ne demander que le salut. Que notre prière s’inspire de plus en plus de cet idéal de la prière chrétienne ; qu’elle élimine toujours davantage ce qui serait trop terrestre et humain. Et pour cela que le Christ lui-même nous la suggère. Redisons-lui avec les apôtres : « Seigneur, apprenez-nous à prier, c’est-à-dire : donnez-nous vos idées, vos sentiments, votre cœur. » Amen !

 

Que le Seigneur nous bénisse, vous garde et nous protège!

+ au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !


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