INSTITUT NOTRE DAME DE LUMIERES ET DE L'AMOUR DIVIN- INDLAD-

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VIIème dimanche après la pentecôte

SEPTIEME DIMANCHE APRES LA PENTECÔTE

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Textes du jour ici:

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http://www.introibo.fr/7eme-dimanche-apres-la-Pentecote

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Sermon

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DES HOMMES LIBRES

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Dans la page de l’Épitre aux Romains que l’Église nous fait relire aujourd’hui, saint Paul présente la conversion des païens au Christianisme comme un affranchissement, un passage de la servitude à la liberté. La vie chrétienne fait de nous des hommes libres. C’est là une idée classique développée abondamment par les Pères de l’Église, mais qui a toujours suscité des contradicteurs.

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Il semble en effet au premier abord que la liberté soit l’absence de la loi et de contrainte et que jamais l’homme ne soit plus libre qu’au moment où, par le péché, il viole cette loi et, autant qu’il le peut, la détruit. Les antichrétiens de notre temps ont fait la théorie de la révolte libératrice (la révolution). Ils ont inventé le slogan : « Ni Dieu, ni maître. » Ils ont proclamé : « Rien n’est vrai, tout est permis ; la morale et la société deviendront ce qu’elles pourront ! » Ils ont voulu rompre toutes les amarres et appareiller pour les grands horizons dégagés : « Je suis seul et je veux l’être, avec le ciel clair et la mer libre ! »

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A l’encontre de toutes ces prétentions, qui ne sont pas tellement nouvelles, saint Paul maintient fermement que le péché est un esclavage ; et sans mâcher les mots, l’Apôtre dit aux nouveaux chrétiens : « Vous êtes esclaves, esclaves de la pourriture et de l’injustice… Le péché est un maître qui donne comme salaire à ses esclaves la mort. » En cela il n’est que l’écho fidèle de l’Évangile. Notre-Seigneur avait déclaré : « Quiconque commet le péché est l’esclave du péché. » Et pour mieux nous le faire comprendre, le Maître, laissant les idées abstraites et les raisonnements, nous a raconté l’aventure de cet adolescent qui avait voulu conquérir la liberté en quittant la maison paternelle et qui finalement avait échoué auprès d’un maître dur, était devenu gardeur de pourceaux, traînait une vie de captif, captif du déshonneur, de l’abjection, de la famine. Et quels commentaires de cette parabole on pourrait recueillir dans les confidences de tant d’hommes qu cours des siècles, qui nous racontent leurs révoltes et leurs fugues, leurs ambitions et leurs misères, leurs départs joyeux et leurs arrivées lamentables ! C’est Augustin faisant le récit de ces écarts de jeunesse : « J’étais parvenu volontairement où je ne voulais pas. » C’est tel personnage d’un roman contemporain qui décrit son état par cette phrase : « Je suis un être abdiqué ! » Et il ne s’agit point là d’une invention de romancier : la vie nous montre tous les jours ces êtres abdiqués, qui sont littéralement esclaves, enchaînés par l’argent ou la sensualité et qui, incapables de rompre leurs chaînes, ne savent que gémir : « Je ne peux pas, c’est plus fort que moi ! » Que de témoignages pour nous assurer que cette conquête dont se flattait le pécheur n’est que la conquête d’un esclavage !

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Reste que le service de Dieu apparaît lui aussi comme une servitude. Les exigences de ce Maître ne sont-elles pas absolues ? Le premier commandement n’est-il pas une réquisition de l’homme tout entier : « De tout ton cœur, de toutes tes forces, de tout ton esprit » ? N’est-ce pas la mort de l’indépendance et par conséquent de la liberté ?

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Indépendance, liberté sont, pour les individus comme pour les peuples, des mots magiques et trompeurs, spécieux et décevants comme des mirages. On l’a remarqué justement : « L’homme n’est pas libre dans la mesure où il ne dépend de rien ni de personne. Il est libre dans l’exacte mesure où il dépend de ce qu’il aime ; et il est captif dans la mesure où il dépend de ce qu’il ne peut pas aimer. »

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Parce que Dieu est le Seigneur souverain, mais le contraire d’un tyran, la sujétion la plus absolue qu’il exige est le contraire d’un esclavage. Et l’axiome bien connu : « Servir Dieu c’est régner » n’est pas une rengaine pieuse, un jeu de mots facile et vain. Car c’est Dieu qui nous a crées et il sait ce qu’il y a dans l’homme. Ce qu’il nous impose, c’est justement ce que veut notre volonté profonde ; les commandements qu’il promulgue sont les lois mêmes de notre vraie réussite, les conditions de notre bonheur. « Qu’est ce que Dieu te demande, dit saint Augustin, sinon ce qui est à ton avantage ? » Et selon la pensée de Pascal, le pécheur est un révolté, mais bien plus encore un sot. Le premier commandement, qui se présente comme une exigence implacable, est dans le sens de notre vœu le plus profond : l’homme est un cœur fait pour aimer ce qui est aimable et Dieu ne lui commande que de l’aimer, lui qui est souverainement aimable. L’homme est une faim et une soif de béatitude : et tous les préceptes du Christ Jésus sont des béatitudes. Les volontés de Dieu, même quand elles prennent la forme d’interdits et de défenses, ne sont pas des barrières et des murs de prison autour de notre liberté, mais des chemins qui l’orientent vers le pays où elle veut aller, vers la patrie désirable. Et la voix de Dieu qui commande n’est pas une voix qui du dehors et brutalement s’oppose à nous et nous brime. Elle est à l’intime de nous-mêmes et ne peut se distinguer de la voix qui exprime notre requête la plus fondamentale. Quand Dieu se présente en adversaire, il trouve en nous-même un allié : « L’esprit de Dieu combat et toi et contre toi, en toi-même contre ce qui est contre toi-même. » Cette phrase de saint Augustin, alambiqué en apparence, exprime la vérité même de l’être humain.

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Prions et méditons :

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Ah ! Seigneur, je crois tout cela puisque c’est vous qui le dites dans l’Évangile et par la voix de votre Église ; vous avez raison, bien sûr, vous avez toujours raison. Mais je suis un peu comme un enfant auquel les grandes personnes parlent gravement de son bien et de son avenir, mais qui préfère un bonbon ou un gâteau à tout ce bien trop raisonnable et qui donnerait tout son avenir pour un jouet qui l’amuse aujourd’hui. Oui, je crois et j’affirme que le péché est un esclavage, que la vraie liberté est de faire le bien et de vous servir. Mais votre service me fait parfois la même impression que la clôture d’un parc à la brebis qui rêve de l’immensité du désert, la vie chrétienne me fait bien souvent le même effet que la maison paternelle, morose et sans surprise, à l’adolescent enfiévré par l’image des villes lointaines, des nouvelles technologies, du monde moderne… Et dans le péché, dans le mal, il peut y avoir une telle griserie et une telle incantation que le prodige famélique en vienne à dire : « Je n’ai pas faim, je suis rassasié ! » et que l’esclave s’écrie : « Jamais personne n’a été plus libre ! »

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Seigneur, délivrez-moi de la fausse liberté qui reste une séduction parce qu’elle trouve en moi une connivence ; que la grâce soit un goût et un attrait ! « Ma nourriture, disait Jésus, est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » Et, en vérité, tout au long de l’Évangile, nous sentons bien que cette volonté du Père était pour lui aussi désirable que le pain à l’affamé ou la source au caravanier dans les sables.

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O Père, que votre volonté soit pour nous, comme pour le Christ Jésus, une nécessité vitale et qu’elle nous apporte, telle une nourriture, la force et la joie !

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+ Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

 

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Bon dimanche à Tous,

En Jésus par Marie !


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