ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE MARIE
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C'EST L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE MARIE !
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SERMON:
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MARIE DANS LA GLOIRE.
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Lorsque naguère le Souverain Pontife a défini solennellement l’Assomption de la Sainte Vierge, il n’y a eu parmi les fidèles aucun étonnement, sauf peut-être, chez quelques uns, l’étonnement d’apprendre que cette vérité n’était pas encore considérée comme un dogme de foi. Tous les Catholiques croyaient déjà fermement que Marie vivait au Ciel glorifiée, cette personne humaine qu’est Marie, et par conséquent, Marie avec son corps et son âme. Nous affirmons cette vérité quand, récitant le Chapelet, nous méditons sur les derniers mystères du Rosaire. Nous y pensions spécialement à l’occasion de cette fête du 15 Août, très chère à pays dont elle est la fête Patronale.
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Mais nous devons essayer de répondre pleinement à l’intention du Souverain Pontife qui a voulu proclamer solennellement le dogme de l’Assomption dans l’espoir qu’il apporterait un enrichissement à nos âmes et à nos vies. En effet, lorsqu’un Pape ou un Concile définissent un article de Foi, ce n’est pas le plaisir de définir, ce n’est pas pour nous faire sentir davantage leur autorité, ce n’est pas pour nous mettre sur les épaules une charge supplémentaire, ce n’est pas compliquer la religion, comme certains l’imaginent, et la rendre plus difficile à admettre pour les non-catholiques. Une vérité qui resplendit mieux, c’est de la lumière ; et la lumière n’est pas un fardeau, une brimade, une complication. Elle est une grâce, une force, de la vie pour les âmes.
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La grâce spéciale que doit nous apporter le dogme de l’Assomption, c’est une espérance renouvelée en la vie future qui nous attend et une plus grande confiance en la sainte Vierge qui nous y appelle.
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Marie est au ciel, glorifiée dès maintenant dans son corps et dans son âme. Or elle est bien authentiquement notre sœur en humanité, une femme parmi les femmes. Elle a vécu une vie modeste, travailleuse, éprouvée, tout comme nos vies. Elle est semblable à nous, dans notre humanité. Mais de plus elle représente cette humanité toute entière. Quand, au jour de l’annonciation, elle dit Oui à Dieu, ce oui était celui du genre humain qui acceptait d’être sauvé ; quand elle se tenait douloureuse auprès de la croix, elle figurait l’humanité unissant sa souffrance à la souffrance du Rédempteur ; et de même quand elle triomphe dans le ciel, ce triomphe est aussi celui de l’humanité ; sa réussite est pour nous une promesse radieuse ; l’Assomption est une assurance ferme que nous aboutirons nous aussi au bonheur.
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Sans doute, pour espérer, nous n’avons pas besoin – en principe et en rigueur de termes – de ce qui n’est qu’une assurance complémentaire. Le Christ suffit et on ne peut rien lui ajouter : le Christ seul est chef et tête du genre humain et à ce titre il constitue « les prémices de l’humanité », comme dit saint Paul. Pâques doit nous suffire : le Christ mort et ressuscité nous apparaît comme le premier-né de l’innombrable foule humaine, condamnée à mort et promise à la résurrection.
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Mais le Christ, le Dieu fait homme, étant une Personne divine, la résurrection et la gloire semblent pour lui aller de soi. Tandis que nous sommes de pures créatures. Et voilà pourquoi il y a pour nous un intérêt capital à voir glorifiée en son corps et en son âme la sainte Vierge Marie qui, elle, n’est pas une Personne divine, qui est une créature tout comme nous. Elle est la première en qui se vérifie – et avec quelle magnificence ! – la promesse du Seigneur : « Là où je suis, je veux que les miens soient avec moi. » Dès lors, la certitude du triomphe de Marie est pour nous un singulier réconfort, une révélation de ce que la tendresse divine réalisera pour nous au dernier jour. Notre avenir, c’est le bonheur ; nous marchons non pas vers une nuit de désespoir, mais vers une aube éternelle dont Marie fait déjà rayonner sur nous la lumière.
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Lumière combien précieuse aujourd’hui ! Beaucoup de non-chrétiens autour de nous, en viennent à dire : « le ciel est un rêve. Il n’y a que la terre et pour le moment elle est inhabitable ; mais grâce à nos efforts, dans un siècle ou dans mille ans, elle deviendra un jardin de bonheur. » D’autres qui se croient lucides, déclarent : « Il n’y a que la terre ; elle est de fait inhabitable et le monde est absurde ; raidissons-nous dans une révolte obstinée sans joie et sans espérance, avant d’aller nous briser contre la muraille de la mort, la muraille du néant ! » Songeons à notre bonheur de pouvoir échapper à ces espoirs chimériques et à ces sombres désespoirs, aussi malfaisants les uns que les autres. Non, il n’y a pas que la terre ; il y a le ciel ; et dans le ciel, la sainte Vierge qui, près du Christ, nous attend et nous appelle.
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Car n’allons pas imaginer que son Assomption l’éloigne de nous. Presque invinciblement, nous nous représentons le ciel au delà des étoiles, à une distance incommensurable. Au-delà, pour nous, signifie très lointain ; qui dit monde invisible dit monde séparé. Autant d’illusions puériles. Le ciel, c’est Dieu ; être au ciel, c’est être avec Dieu. Le ciel exclut donc l’éloignement et l’indifférence tout comme il exclut l’égoïsme et l’impuissance à nous venir en aide. Plus que tout autre saint, la Vierge Marie est unie à Dieu qui sait tout et pour lequel il n’y a pas de foule vague, mais des êtres que son regard distingue. Eclairée de cette lumière, Marie voit chacun de nous et à tout instant s’intéresse à l’humble détail de nos vies, nous suit d’un regard maternel, perspicace et sans distraction.
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Plus que tout autre saint, la vierge Marie est unie à ce Dieu qui nous aime d’un amour infini : comment le bonheur serait-il pour elle un égoïsme satisfait, comme il l’est pour ces parvenus qui, bassement, oublient leurs compagnons restés en arrière ? Tout près du Cœur de Dieu, brûlée de cette flamme, à tout instant, Marie obtient par sa prière les grâces les meilleures pour chacun de ses enfants innombrables. La gloire de l’Assomption est ce qui permet à la Vierge de tout voir et de tout pouvoir. Bien mieux que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elle peut dire qu’elle passe son ciel à faire du bien sur la terre.
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Que la pensée de ce regard maternel, de cette tendresse et de cette présence efficace soit de plus en plus le réconfort et la douceur de notre vie !
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Bonne fête de l’Assomption à tous !
Que le Seigneur, Dieu Tout-Puissant, vous bénisse, vous garde et vous protège!
+ au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !