IIIè Dimanche de carême: Sermon
Sermon du 3ème Dimanche de Carême : L’ennemi.
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Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Notre-Seigneur se sert d’une comparaison empruntée aux époques de tumultes, pour donner à notre vie chrétienne un enseignement capital. Il nous décrit ces embuscades, ces razzias organisées par des chefs de bandes, dans un pays encore mal pacifié, où la police et la gendarmerie insuffisantes n’ont pu résoudre les zones d’insécurité. Un de ces chefs garde sa maison forte et ses trésors. Mais son adversaire arrive avec une troupe plus nombreuse, s’empare de la place et livre tout au pillage. Rien cependant n’est réglé définitivement ; et demain se sera une nouvelle bataille.
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Le maître veut nous enseigner par là que notre vie chrétienne ne se passe pas insouciante, dans un climat de tranquillité, mais dans une atmosphère de combat. Une lutte à mort se livre entre lui et le démon et, dans cette lutte, c’est nous qui sommes l’enjeu ; car il s’agit pour le Christ, il s’agit pour le démon de nous conquérir.
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Ainsi l’existence humaine doit nous apparaître comme une chose terriblement sérieuse ; et non une plaisanterie inoffensive ; le monde n’est pas un jardin d’enfants ; nous n’avons pas le droit de vivre, l’âme légère, comme des enfants qui ne pensent qu’à leurs jouets. La vie chrétienne est essentiellement un risque et le risque est formidable, puisque la question est de savoir si notre vie sera une réussite ou un échec total, si nous serons heureux ou malheureux éternellement.
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Et nous devons comprendre la vérité élémentaire que, mêmes si nous sommes les plus pacifiques des hommes, pour que la paix existe, il faut être deux à la vouloir ; or, il y a un ennemi acharné à nous perdre, se refusant à désarmer, le grand ennemi de Dieu, qui travaille sans cesse à ruiner la Rédemption du Christ et à faire tomber les âmes et qui s’appelle le démon.
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Je sais bien que beaucoup de chrétiens, actuellement, seraient tentés de sourire et de penser : « le diable et les diableries, on y croyait au moyen-âge, mais, voyons, à l’ère de la science, de l’énergie, du nucléaire, de la haute technologie, du numérique, du tactile, nous ne sommes plus naïfs ; qu’on ne nous parle plus du démon que du loup-garou… » il faut pourtant songer que notre-Seigneur, qui n’était ni un naïf ni un crédule et qui en savait beaucoup plus que nous sur le monde invisible, nous a parlé du démon, nous a mis en garde contre son action redoutable et a fait pas mal de miracles pour l’expulser des hommes qu’il dominait. Et si nous ne devons pas le chercher partout et en avoir comme l’obsession maladive, la plus grande naïveté, sans aucun doute, consisterait à nier son existence et son action. Rien d’ailleurs ne pourrait lui être agréable, car sa technique préférée est de rester cacher lui-même, agissant par personnes interposées, par les multiples collaborateurs, conscients ou inconscients, qu’il recrute parmi les hommes, qu’il manœuvre et qu’il fait agir. Il agit par tous ceux qui diffusent des idées fausses et les philosophies meurtrières, par tous ceux qui parlent ou écrivent contre Dieu, contre le Christianisme, contre les vérités de la foi, contre l’Eglise. Il agit par la chose imprimée qui corrompt les hommes (mauvaise presse), par l’illustration osée (Bandes dessinées), par le film démoralisant (Halloween, vampires, tueries ‘’chinoises’’, pornographie, etc.), par le mauvais exemple et la conversation provocante, par le nudisme et la plage, par la nuit de ceci ou la nuit de cela, par tout ce qui est scandale, par tout ce qui est impur…
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Dans cette bataille où leur sort est en cause, les chrétiens n’ont pas le droit de rester neutres. Or, le comble, c’est que, dans la lutte entre le Christ Sauveur et son ennemi « l’homicide », dans cette lutte où l’enjeu est le salut des âmes, le démon trouve des collaborateurs inattendus parmi les chrétiens eux-mêmes. Ces baptisés ont juré qu’ils renonceraient à Satan, à ses idées, à ses manœuvres ; ils lui ont déclaré solennellement une guerre inexpiable. Mais en fait, ce n’est même pas une guerre qu’il serait insuffisant d’appeler une « drôle de guerre ». Car, en pratique, ils le traitent en bon camarade, ils flirtent avec lui, ils fraternisent avec lui, exactement ce que, au plan national, on qualifie d’intelligences avec l’ennemi, c’est-à-dire de trahison.
Et par exemple, aujourd’hui où la presse honnête et sérieuse a tant de peine à vivre, où la seule presse qui connaisse les gros tirages est celle qui a trouvé ce double moyen pour r&