THEME II: SUITE / NOTES
[1] . Redécouverte du jeûne. Sagesse du corps. Paris, 1959, p. 7.
2. Dictionnaire d'Archéologie et de Liturgie, art. Jeûnes, col. 2482. Voir par exemple les oraisons du missel, en temps de Carême.
3. Diction, de Droit Canonique, art. Abstinence, col. 134.
4. Diction d’Archéologie, art. Jeunes, col. 2488.
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5. Diction, de Droit Canonique, art. Jeûne, col. 139-140. Quelle est l'origine de l'usage du poisson? Thomassin rappelle que les plus rigides observateurs du jeûne, dans les premiers siècles, ont banni le poisson aussi bien que la chair. « Mais puisque la défense générale, poursuit-il, ne retranchait, aux jours de jeûne, que la chair et le vin, il faut reconnaître que l'usage du poisson n'était point défendu... Saint Jérôme permettait aux filles religieuses qui jeûnaient toute l’année, de manger de petits poissons. Voilà sans doute la manière dont la liberté de manger du poisson en Carême s'est introduite; à laquelle on n'aurait nul sujet de s'opposer, pourvu qu'on s'abstint de cette affectation inexcusable, je voudrais dire damnable, de joindre à la nourriture des jours de pénitence, des assaisonnements les plus exquis et les plus délicieux, et de faire meilleure chère et plus de dépense en poisson qu'en viande. » (Traités historiques et dogmatiques sur divers points de la discipline de l'Eglise, tome I, Traité des Jeûnes de l'Eglise, p. 64-65).
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6. Code de Droit Canonique, can. 1350 : « La loi de l'abstinence défend de manger de la viande et du jus de viande, mais non pas des œufs, des laitages et de tous les condiments tirés de la graisse des animaux. » Peut-être ne doit-on pas demander à un texte canonique de nous donner l'esprit d'un précepte! Il faut avouer que la façon dont la loi de l'abstinence ou celle du jeûne nous est présentée, ici et dans la plupart des manuels, nous place dans une perspective fort différente de celle adoptée par les Pères, comme nous allons le voir. Cfr Naz,Traité de Droit Canonique, t. III, p. 73-74 : « A la différence de ce qui se passait avant le Code; l'usage des œufs et laitage est permis, quoique procédant du corps des animaux, tel le saindoux qui est aussi assimilé au beurre, à l'huile, à la margarine et à la végétaline... La quantité d'aliments consommés à ce repas (jour de jeûne) peut atteindre 250 gr. mais ne doit pas dépasser 300 ».
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7. Nous pourrions faire la même étude à partir de saint Léon, que nous aurons, d'ailleurs, l'occasion de citer.
8. Sermon 205, in Quad. 1; P.L., 38, 1039-1040.
9. Recommandation constante chez saint Augustin. Sur le rapport entre jeûne et aumône, cfr infra.
10. Contra. Faustum. XXX, 5 ; P.L., 42, 493-494.
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11. Saint Augustin souligne également la liberté du chrétien par rapport aux observances juives sur les aliments impurs. : « Si les Juifs ne pouvaient pas manger de certains animaux, c'est que ceuxci étaient des figures et des ombres de ce qui devait arriver... Il est donc permis aux chrétiens de ne pas se conformer à ces inutiles coutumes et de manger ce qu'ils veulent, pourvu qu'ils le fassent avec modération, bénédiction, action de grâces.» (Sermon. 149, P.L., 38, 801-802).
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12. Cfr Van der Meer, Saint Augustin, Pasteur d'Ames, L p. 215-310 : les Chrétiens moyens.
13. Serrn. 207, in Quad. 3; P.L., 38, 1043-1044. N. R. TH. LXXXIII, 1961, n° 5.
14. Serm, 208, in Quad. 4; P.L., 38, 1044-1045.
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15. Les aliments gras passent pour être plus délectables et plus excitants. C'est pourquoi l'abstinence porte plus spécialement sur eux. Ici, il n'est pas question de poisson. Cfr supra, note 5. Au sujet du vin, l'abstention était de règle durant les jours de jeûne. Pourtant, saint Augustin décèle la même tentation : » Si la faiblesse de l'estomac ne peut se contenter d'eau, ne serait-il pas bien plus convenable de boire un peu de vin véritable, que de rechercher ces autres espèces de breuvage... pour n'avoir pas une boisson commune? » (Serm. 210; P.L., 38, 1053).
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16. Serm. 209, m Quad. 5; PI, 38, 1047.
17. Cfr A. Guillaume, Jeûne et Charité, dans l'Eglise latine, des Origines au XIIe siècle, en particulier chez S. Léon le Grand, Paris, Ed. S.O.S., 1954.
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18. Celui qui ne peut rien donner, à cause de sa pauvreté, est tenu également par ce précepte de charité, ne serait-ce qu’en faisant l'aumône de ses services ou du pardon des injures. Cette dernière forme d'aumône est toujours possible et même indispensable (cfr Serm. 210, in Quad. 6; P.L., 38, 1053).
19. Enarr. in PS 42, in die leiunii; P.L.. 36, 482.
20. Serm. 210, in Quad. 6; P.L.. 38, 1C53.
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21. Cfr S. Léon, dans un de ses sermons pour les Quatre-temps de Septembre, P.L., 54, 440 : « Que la nécessité où l'on se trouve soi-même de manger, on la mette en commun avec celle du frère qui a faim lui aussi, »
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22. Saint Léon a bien mis en relief ce mystère de la charité. C'est ainsi qu'il met, un jour, ses fidèles en garde contre une tentation de prévoyance exagérée : « qu’on ne craigne pas, dans ces largesses, un manque de ressources, car la bienfaisance elle-même est une grande richesse, et la substance des aumônes ne saurait faire défaut là où c'est le même Christ qui donne la nourriture et qui la reçoit. Dans cette œuvre, intervient la main qui multiplie les pains en-les distribuant.» (Serm. 48; P.L., 54, 301).
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23. Un contemporain de S. Robert Bellarmin, le Père Azor, se demandant s'il fallait joindre aux jeûnes d'autres œuvres de piété, faisait cette constatation : « Autrefois, assurément, comme cela est évident chez les Pères, surtout Ambroise, Augustin, Léon, on unissait habituellement les jeûnes aux aumônes, aux prières, aux veilles et aux autres œuvres de piété... Mais par la suite, l'usage et la coutume ont supprimé les veilles; les jeûnes sont demeurés et le nom de veilles leur fut attribué. Et c'est aussi sous l'effet de la coutume que nos jeûnes se sont séparés des autres compagnons qu'ils avaient l'habitude d'avoir, c'est-à-dire les prières et les aumônes. » (Institutionum Moralium Pars I, Brixiae, 1621, p. 845, D.).
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24. .4.AS., 42 (1950), p. 787.
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25. Ibidem, p. 786.
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26. Voir l'article, si éclairant sur ce point, du Père Lyonnet, Liberté du chrétien et loi de l'Esprit selon Saint Paul, dans Christus, n° 4, p. 6-27. Voir aussi Gilleman, Le Primat de la Charité en Théologie Morale, 2" éd., p. 250-271.
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27. Somme Théologique. I* II", 106, art. 1,
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28. Ibid., art. 2.
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29. Voir Y. de Montcheuil, Problèmes de Vie spirituelle. 4° éd., p. 104-113 : l'ascèse chrétienne. Voir également P. Voillaume , Au Cœur des Masses, 5' éd., p. 277-302 : l'ascèse des Fraternités.
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30. Cfr la préface du Carême.
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31. Cfr Redécouverte du Jeune, p. 407-421 - un jeune réel et rigoureux.
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32. Il conviendrait sans doute de revaloriser l'esprit chrétien de pauvreté, tel que l'Evangile le demande, non à titre de conseil, mais à titre de précepte! Cfr J. Daniélou, L'esprit des Béatitudes dans la vie d'un militant ouvrier, dans Masses Ouvrières, novembre 1955. Egalement, du même auteur Bienheureux les Pauvres, dans Etudes, mars 1956.
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33. A.A.S., 20 (1953), p. 46.
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34. A vrai dire, notre époque n'a rien inventé dans ce domaine, sinon la technique. Les premiers diacres ont été institués pour organiser les secours et saint Léon fait allusion à un véritable organisme chargé de collecter des vivres, au temps de la récolte, pour assurer une distribution aux pauvres de Rome, tout au cours de l'année. Cfr S. Léon, Sermons «De Collectis » ; P.L., 54, c. 157-168.
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35. Conférence donnée à Rome, le 26 juillet I960 ; à l'ouverture de la 5e Assemblée Générale de « Caritas Internationalis ».
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36. Dans cette même conférence, Mgr Rodhain ne craint pas d'affirmer : « On pourra pérorer sur les perspectives internationales, ce sont des mets sur les flots, si on ne lie pas ce problème à l'éveil de la charité humble et matérielle. Le plus vertigineux discours sur la charité, source de l'universalité de l'Eglise, a été prononcé le soir du Jeudi Saint, nais avant, le jour même, le Seigneur s'est mis à genoux devant les siens et méticuleusement leur a lavé les pieds. Une prédication qui ne conduit pas à l'exercice de la Charité, c'est du vent. Pastorales d'ensemble, oui, mais ses brebis, le Pasteur les aime, donc commence par exiger beaucoup d'elles. Sinon, il n'est pas un Pasteur».
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37. A titre d'exemple, signalons l'action des Ligues anti-alcooliques. Cfr Häring-, La Loi du Christ, III, p. 331 : « Elles ont le mérite de ne pas se contenter de déclarations officielles contre le fléau de l'alcoolisme et de s'engager dans une action effective pour la libération des esclaves de l'alcool. Souvent ceux-ci ne pourront plus être guéris que par une abstention complète et définitive. Si ceux qui Les encouragent par leur exemple prennent soin d'éviter toute déclaration discutable au jugement d'une saine théologie (comme serait la prétention d'imposer à tous l'exclusion absolue et universelle de toute boisson alcoolique), leur détermination personnelle, dictée par la charité, et animée de surcroît par la mystique apostolique de la réparation, est tout particulièrement louable ».
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