INSTITUT NOTRE DAME DE LUMIERES ET DE L'AMOUR DIVIN- INDLAD-

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Deuxième dimanche du temps de l'Avent

 

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Textes du jour ici:

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Sermon du deuxième Dimanche du temps de l’Avent :

 

Venez… Ne venez pas…

 

Pendant quatre semaines, l’Église nous fait répéter : « Venez, Seigneur ! » Quel est le sens de cet appel ?

 

  Dieu n’a pas à venir sur terre : il est partout. Dieu n’a pas à se rapprocher de l’humanité : il est toujours proche ; et pour le prouver il a voulu habiter visiblement parmi les hommes et se faire l’un d’entre eux. Imaginer des distances infinies qu’il aurait à franchir pour rejoindre nos âmes serait puéril. Lorsqu’un homme appelle au secours, victime d’un accident de montagne ou bien menacé par l’incendie ou l’inondation, avec quelle angoisse il se demande si sa voix est assez forte pour être entendue, si les sauveteurs répondront à sa détresse ! Tandis que nous, lorsque nous appelons Dieu, spécialement au cours des semaines qui précèdent Noël, lorsque nous crions au Sauveur : « Venez ! » nous n’avons pas à nous demander si notre voix porte assez loin, nous n’avons pas à nous demander anxieusement : « Viendra-t-il ? » L’Église ne se pose jamais la question et ne veut pas que nous nous la posions. Elle nous dit seulement : « Préparez les chemins par lesquels il doit passer… rectifiez… nivelez… Ouvrez toutes grandes les portes pour qu’il entre. » Qu’il vienne, c’est indiscutable ; le seul problème est de savoir s’il trouvera notre cœur prêt à l’accueillir et si notre appel est vraiment sincère quand nous lui disons : « Venez ! »

 

  Car il est bien vrai que, parmi les chrétiens eux-mêmes, beaucoup n’ont aucun désir réel qu’il vienne. Pour exprimer loyalement ce qu’ils éprouvent, ils devraient dire : « Ne venez pas ! » Ne venez pas, car vous êtes le Maître qui revendique son droit d’être servi et qui exige le travail ; nous entendons bien rester indolents qu service de Dieu. Ne venez pas, car vous êtes le grand réformateur qui prétend tout renouveler en nous ; nous ne voulons pas de changement ni de progrès et nous aimons nos vieilleries. Ne venez pas, car vous êtes le médecin dévoué et impitoyable, au diagnostic lucide et qui veut la guérison, en choisissant les moyens efficaces même douloureux ; et nous ne voulons pas être guéris, nous aimons notre maladie : l’argent, la haine, l’impur ; nous aimons mieux être mauvais que d’être mal ; nous refusons de souffrir, même pour être meilleurs.

 

  Et beaucoup d’autres chrétiens, sans opposer un refus aussi brutal dans la forme, ne sont pas plus décider à dire sérieusement au Sauveur : « Venez ! » Saint Augustin raconte que, dans sa jeunesse trouble, aux heures où il avait honte de lui-même, sans avoir pourtant le courage de renoncer aux aventures charnelles, il faisait à Dieu cette prière candide et déloyale : « Seigneur, donnez-moi la chasteté, mais plus tard ! » Qui donc, parmi nous, n’a pas connu ces duplicités ? « Seigneur, détachez-moi de l’argent, mais plus tard ! Seigneur, aidez-moi à respecter la fidélité conjugale et à rompre cette liaison, mais plus tard ! Seigneur, donnez-moi la droiture parfaite, la probité scrupuleuse, la justice qui s’interdit d’exploiter les autres, mais plus tard ! Seigneur, donnez-moi une vie chrétienne sérieuse au lieu de cette existence païenne que j’agrémente de quelques sagrimées de christianisme, mais plus tard ! » Ce qui signifie en clair et sans périphrases de politesse : « Seigneur, je n’ai aucun désir vrai de vous rencontrer ; ne venez pas ! »

 

  Voilà d’ailleurs ce qui explique toute l’histoire de Noël et de Bethléem. Ce Sauveur, dont la venue avait été passionnément désirée tout le long des siècles, Ce Sauveur qu’un peuple entier, de par son rôle historique, était chargé d’espérer et d’attendre, lorsqu’il est apparu enfin, à l’endroit précis et au temps exact où il devait venir, n’a trouvé autour de lui que ce petit groupe de bergers convoqués par les Anges et les Mages d’Orient, étranges et imprévus. Mais le peuple et ses officiels, mais la grande foule de Jérusalem, mais la masse des gens qui encombraient le caravansérail de Bethléem n’étaient pas là. Au grand rendez-vous, on s’était manqué. Et, c’est au fond, bien compréhensible ; il ne pouvait en être autrement : le syndicat des égoïsmes, instinctivement alerté, n’éprouve pas grande tendresse pour celui qui vient détruire les égoïsmes. Tous ces gens pouvaient bien répéter de leurs lèvres routinières, et parce que c’était l’usage et la tradition : « Venez, Sauveur ! » En réalité, ils n’avaient pas la moindre envie de Sauveur et de  salut, parce qu’ils n’avaient aucun désir du bien et du mieux ; et par toute leur attitude ils disaient : «  Ne venez pas ! »

 

  Si nous ne voulons pas que le malentendu recommence, il faut, aujourd’hui, scruter nos âmes et sonder nos sincérités. Oui ou non, nous sentons-nous blessés, malades, affamés, errants ? Et voulons-nous sérieusement celui qui est la santé, la force, le chemin, la vie ? Nous sentons-nous en danger et voulons-nous le Sauveur ? Dieu n’est jamais loin ; encore faut-il le rejoindre. Car ce ne sont pas seulement les distances qui séparent : une ligne de démarcation y peut suffire, un rideau de fer, une porte fermée. Nous devons nous demander pendant ces semaines de préparation à Noël : «  Quel est l’obstacle dans ma vie qui empêche l’union profonde et réelle avec Dieu ? Est-ce la distraction qui interdit toute prière sérieuse ? Ce péché habituel qui me tient et auquel je tiens ? Une indolence qui paralyse tout effort ? Quelle est la porte que je dois ouvrir, en enlevant la barrière qui l’immobilise ? Car nous devons être certains que Dieu, selon l’image inoubliable de l’Écriture, est debout devant notre porte, la porte de notre liberté, attendant humblement que nous consentions à lui ouvrir.

 

Prions :

Oui, Seigneur, je crois que vous êtes là ; et je reste confondu en songeant que vous êtes le Tout-Puissant, le Maître du monde ! Hélas ! Si souvent vous avez frappé, et je vous ai laissé dehors ! Si souvent vous êtes venu, aux fêtes de Noël, vous heurtant à mon refus, poli ou discourtois, mais signifiant toujours : « Allez-vous-en, vous repasserez. » Comme vous êtes fatigué dans ma vie par un travail mal payé et sans résultat ! Si nous nous y mettions encore une fois, Seigneur ! Oui, je le veux bien, je désire le mieux et la vraie vie chrétienne, et c’est tout cela que je mets aujourd’hui dans mon humble appel : « Venez, mon Sauveur ! »

 

+ Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen !

 

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Bon Dimanche à Tous !

Tout à Jésus par Marie !


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